ma rencontre avec Matthieu, un être exceptionnel, doux, généreux, tendre, amoureux et beau comme un dieu, fier chevalier des temps modernes sur sa kawa 900 ! il defiait les limites du temps et de l'espace.
Matthieu adorait la vitesse et face à elle il se sentait un éternel rebelle, il défiait ses dangés et ses lois, la peur au ventre il resistait à ses effets.
c'était sa facon à lui de s'ennivrer et de lutter contre la mort. pourtant la vitesse à ses lettres de noblesse, et le vice qu'elle engendre est une perpétuelle provocation à la vie.
Matthieu avait 28 ans, l'age de le la sensibilité toute neuve, l'age des enthousiasmes et de la curiosité.
Mathieu allait m'apprendre beaucoup de choses, il a commencé par effacer le reflet du papier glacé sur ma personnalité, puis il m'a apporté l'equilibre qui manquait à ma vie. il a su me rassurer face à mes incertitudes, auprès de lui je me sentais aimé et protégé, et c'était pour moi une nouvelle facon d'exister où tout était réglé, regenté, équilibré.
Matthieu allait en plus de cela m'offrir l'essentiel qui manquait à ma vie ! L'Amour, le Grand, Le Vrai !
celui qui ne vous trahie pas, celui qu'on ne vit qu'une fois, celui qui laisse dans vos yeux le bleu azur d'un été.
à l'epoque de cette rencontre, je n'étais qu'un simple modèle pour des photographes en manque d'inspiration et d'ambition, et j'avais la tête aussi vide et froide que le papier glacé des magazines pour lesquels je posais.
ce monde fait d'articifes m'avait destabilisé, une succession de rencontres stériles m'avait fragilisé. à 25 ans, je ne savais toujours pas conjuguer le verbe AIMER !et bien evidemment je me complaisais à faire fantasmer des esprits débridés qui eux-mêmes n'imaginaient pas un seul instant que le poupon blond et poudré qui dévoilait ses charmes sous une fausse identité avait lui aussi des poumons pour respirer et un coeur pour aimer.
le beauté physique ne reflète pas forcement la réalité d'une personnalité, elle est bien souvent qu'une facade derrière laquelle on saime se cacher ou encore une armure bien structurée dans laquelle on se sent protégé, mais en aucun cas elle n'est un passeport validé pour un bonheur assuré!!!
11 mois de bonheur intense, de passion, d'amour. onze mois où plus rien ni personne existe si ce n'est que nous, seuls face au monde entier !
Onze mois de construction,de plaisirs partagés, de joies, de peines !
et puis un soir, après une journée passés ensemble à faire l'amour comme des fous,l'amour avec le sentiment d'avoir atteints le paroxysme du bonheur, les limites de l'interdit.
Mathieu a pris sa moto et il est parti comme à son habitude sur les routes du VAR. mais Matthieu ne devait pas revenir.
j'avais senti au fond de lui qu'il se battait avec contre quelque chose, mais j'avais pas compris cette chose, même ses baisers étaient plus doux, plus sucrés que jamais.
Matthieu avait enfilé à la hâte un jeans et un blouson de cuir noir, et n'avait pas prononcé un mot.
rien ! si ce n'était une larme qui perlait le long de sa jour !
matthieu, lui si beau, si tendre, si parfait.
lui qui ressemblait à ces mannequins que l'on voit dans les magazines destinés aux mecs en mal d'évasion ! lui qui était la beauté du diable réincarné, lui qui m'avait apprivoiser avec tant de patience et de d'amour.
Mon matthieu allait plus jamais revenir :
M. Matthieu B vient de trouver la mort dans un accident de la route à 5 km de GOGOLIN !
le policier n'eut pas le de finir sa phrase, je le plantais là, je ne voulais plus l'entendre, ne plus le voir !
je m'enfuis à l'intérieur de la maison, et là à cette seconde précise, le monde entier s'écroulait sur moi.
le souffle coupé je n'arrivais plus à respirer,j'avais la tête qui tournait, et les larmes qui j'aillissaient à flots de mes yeux m'aveuglait.
péniblement je me rendis jusqu'a la salle de bains pour m'asperger le visage d'eau fraîche, j'avais envie de vomir, vomir cette terrible nouvelle, je n'arrivais pas à récuperer ma respiration, j'avais l'estomac noué et ma tête était prête à exploser.
machinalement je me laissé glissé tout habillé sous la douche, mais même la fraicheur de l'eau ne parvenait pas à me calmer, j'allais quitter la douche quand je fus brutalement projeté devant la réalité des choses, aussitôt, celle -ci me projeta à son tour avec une extrème violence dans un univers etrange et inconnu.
j'avais mal, mal à en crever, et cette douleur me déchirait le corps et l'esprit, elle me torturait les entrailles, replier sur moi-même dans un coin de la douche je criais ma révolte face à cette nouvelle épreuve......
pourquoi lui ?
il ne serait plus là pour voir le soleil se lever, il ne verrait plus tout ce qu'il aimait : le bruit du vent dans les arbres, le son de ma voix, les chansons qu'il adorait....
la porte de mon coeur se refermait derrière lui.
la mort avait pris posséssion de son corps et de son esprit, mais elle ne pourrait pas prendre son coeur, il était à moi, à moi seul !
à présent je vivrais sans amour, sans vrai désir, replier sur moi même, et seul avec le silence de ma solitude.
pour moi les jours se ressemblaient, j'avais beau les falsifiers sur un calendrier, je savais que çà ne serait plus j'amais l'été.
j'ai appris que la nature à ses lois, certaines plus cruelles que d'autres.
après une longue descente aux enfers qui à durée 2 ans, j'ai renoncé à cette poursuite du bonheur.
devant cette fatalité je me suis redressé et j'ai décidé de me protéger dumonde extérieur, les anges de la nuit me faisaient à présent peur, et j'avais besoin de guerir les bleus qui ont marqué mon coeur et mon âme.
cette poursuite du bonheur ne m'apportait rien, on ne cherche pas un fantôme dans le regard des autres.
quand il m'arrivait de trouver quelqu'un de passionné, je puisais auprès de lui des forces affronter mon avenir incertain, parfois leurs rêves parfumés étaient pour moi comme un soleil de juillet, mais en réalité je n'ignorais pas que ce n'était que des fragments de sentiments, rien de bien convainquant !
ma vie était faite d'une perpétuelle recherche pour une perfection qui n'existe pas. quelquefois lassé, souvent fatigué il m'arrive de rêver que je vais m'endormir pour ne plus jamais me réveiller. ma destinée est liée à celle de Matthieu, et je sais qu'il est pour moi ce dernier accord sur un instrument brisé.
Mathieu avait compris bien avant moi qu'il était une preuve évidente qu'un amour considéré comme "marginal" aux yeux de certains peut exister.
personnelement je crois qu'il n'y a pas de frontières pour aimer, pas plus qu'il y a de tabous à tomber, seulement un peu de dignité si l'on veut obtenir des autres le respect de soi.
et du bleu des regrets aux nuits blanches du passé, j'espère aujourd'hui que plus jamais je n'aurai à pleurer pour un ange qui s'en est allé.
" c'est la voix du coeur qui seule, sait toucher le coeur...LAMARTINE"
ces pages sont dédiées à Matthieu et Michel, deux êtres que j'ai beaucoup aimés et qui repose à tout jamais dans le lieu secretde mes souvenirs !
vous pouvez retrouver ces extraits dans ma page perso sur aol :
quelque soit tes déboirs, tes déceptions,
ne désespère jamais, la vie est faite pour être vécue pleinement, pas pour être subie,
tu sais si tu le veux je serai heureux de correspondre avec toi, nous pourrions se dire tant de choses en privé...
courage et merci,
Jean-Luc