Rien n?eût pu me guérir, aussi forte que fût ma volonté.
Je prenais conscience que, ce que je considérais comme une maladie, mon homosexualité, me collerait à la peau toute la vie.
M?accepter tel que j?étais mettrait fin à mes souffrances.
Ce jour, l?amphithéâtre de l?université, que le soleil baignait, était bondé d?étudiants légèrement vêtus. Je résolus de regarder le bel Antoine, mon tendre drame.
Sa beauté nourrissait mes yeux gourmands. Son tee-shirt moulait à ravir son corps fluet, ses muscles du dos, ses fesses fermes. Mon sexe se raidissait, se déployait dans mon slip trop serré, mon c?ur s?emballait, ma gorge s?asséchait. J?étais dans un tel état d?extase que je ne captais plus les vociférations du professeur. Je m?imaginais au lit avec Antoine.
Ce fut la sonnerie de la fin du cours qui m?arracha à ma rêverie.
J?avais réussi ma première mission qui consistait à apprécier un jeune homme. Je me sentais mieux. J?étais persuadé que j?étais sur la bonne voie et qu?il fallait que je poursuivisse mes desseins.
Je posai une tonne de questions à la copine de l?adonis, une fille très laide. Son physique était en opposition avec celui de son copain. Je ne comprenais pas qu?un aussi beau jeune homme pût s?enticher d?un cageot.
Elle me dit un jour que son ami, dont elle était fière, qu?elle aimait vanter (la superbe d?Antoine rehaussait son ingrate apparence), était bisexuel, ce qu?elle acceptait très bien.
Quand elle m?eut appris cette bonne nouvelle, un sourire, qui parut à mon interlocutrice mystérieux, déchira mon visage.