11/06/2010 En 2008, un «truqueur» du sexe avait sévi à Montpellier faisant au moins quatre victimes connues. Le procès qui s'est tenu hier a révélé un truqueur séducteur, voire cultivé, au lourd passé de délinquant. Compte-rendu. Le tribunal correctionnel de Montpellier jugeait hier Messaoud Bouakkaz, un «truqueur» du sexe de 36 ans, qui avait en octobre 2008 volé plusieurs gays de la région après que ces derniers l'aient imprudemment ramené chez eux. Actuellement incarcéré à Saint-Martin-de-Ré (17), pour une séquestration de 48h qui a mal tourné la veille de noël dernier, et pour laquelle il a été condamné à quatre ans d'emprisonnement, le prévenu a refusé son extraction et de venir à Montpellier pour être jugé. Il a également refusé qu'un avocat soit commis d'office pour le défendre. Désinvolture du prévenu Les débats d'hier ont permis de mettre en évidence que cet homme était coutumier du fait et qu'il avait derrière lui un passé de vingt ans de délinquance pour extorsions, vols avec violence, destruction de bien public. Sa longue carrière à débuté à Dijon puis s'est poursuivie à Châlons-en-Champagne, à Nice, à Montpellier. Au cours de l'instruction, il a nié s'y être rendu. Pourtant, quatre victimes l'ont formellement reconnu et décrivent son histoire qu'il ne se privait pas de raconter à ses victimes pour les impressionner. Au fait de savoir pourquoi il s'attaquait aux homosexuels on n'en saura pas plus que ce qu'il a déclaré au juge d'instruction: «Je ne suis pas PD, mais en prison on est bien obligé». Pour autant cela ne cadre pas avec le fait, lorsqu'il est libéré, qu'il use de ses charmes auprès des gays pour les voler après avoir une relation sexuelle avec eux. Avec l'accord de trois victimes, le Collectif contre l'homophobie (CCH) s'est constitué partie civile pour demander la requalification des faits et la reconnaissance de la circonstance aggravante d'homophobie. Une demande qui a donné lieu a une passe d'armes entre Hussein Bourgi, président du CCH, et le ministère public qui, bien qu'en accord sur le principe, a soulevé le vice de procédure en l'absence du prévenu qui doit donner son avis en pareille circonstance. Le CCH a dénoncé «le profil d’agresseur en séries du prévenu, qui se comporte comme un prédateur, comme un fauve qui traque ses proies, avant de les isoler et de les agresser». Messaoud Bouakkaz a finalement été condamné à trois ans de prison ferme, distincts des peines qu'il doit purger. Il devra verser 1.480€, 1.150€, et 350€ de dommages intérêts aux trois victimes qui se sont manifestées au procès, pour le préjudice matériel en remboursement des sommes extorquées, des objets et vêtements volés, ainsi que 500€ pour préjudice moral à chacune d'elle. Si un drame a été évité jusqu’à présent, cela relève du miracle Le CCH insiste sur la dangerosité de cet individu libérable dans quelques années. A Nice, chez une de ses victimes, il n'a pas hésité à se taillader les bras avec un couteau et à se débarbouiller de son sang avant de saccager tout l'appartement. C'est pourquoi le CCH invite à nouveau toutes les autres victimes de cet individu à contacter l’association. «Sans la coopération et l’aide du plus grand nombre, nous n’arriverons pas à neutraliser durablement cet individu» ajoute son président. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|