04/01/2013 La tribune dans laquelle Lionel Gentric exprimait ses doutes quant à l'unité affichée de l'Eglise sur la question avait disparue. La ministre écologiste l'a retrouvée et partagée sur Twitter. Mardi, Cécile Duflot mettait en lumière un texte discordant dans les voix habituelles de l'Eglise sur le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe. Alors qu'elle souhaitait partager la tribune à ses 120 000 followers sur Twitter, la ministre du Logement et de l'Egalité des territoires fut incapable de remettre la main dessus. Elle retrouve pourtant la contribution de l'écclesiastique à l'aide de la mémoire cache de Google, et confirme la disparition de la tribune et s'interroge. Si les raisons de la suppression sont inconnues, on peut deviner que la voix dissidente du frère Lionel Gentric n'a pas plu aux autorités catholiques. Et pour cause, dans sa contribution, le frère dominicain de Lille estime que l'Eglise fait «fausse route» en affichant «une unanimité qui n'est que de façade» sur la question du mariage et de l'adoption par les couples de personne du même sexe. Depuis le début du débat sur le mariage, les catholiques semblent faire bloc contre le projet de loi. Les plus hautes instances de la hiérarchie de l'Eglise enchaînent les prises de position plus ou moins controversées, appellent même à manifester. Lionel Gentric se demande «par quel miracle l'Eglise de France a réussi à faire taire en son sein tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans les opinions exprimées par ses chefs sur le projet de loi de mariage pour tous», alors que la discussion est selon lui lancée au sein des fidèles depuis la prière du 15 août d'André Vingt-Trois. «Pas de vraie unanimité» Fermement opposé à la PMA, mais plutôt favorable au mariage et à l'adoption, le frère dominicain estime ne pas être le seul dans ce cas, contrairement à ce que les autorités religieuses veulent faire croire: «Il est assez clair que les évêques ne partagent pas tous l'ardeur des leaders, continue-t-il. Il n'y a pas de vraie unanimité, même au sein du collège épiscopal. Nous jouons depuis des mois une grande partie de cache-cache, dans laquelle certains pourraient finalement se lasser de s'être si bien cachés.» Pour le frère dominicain, l'Eglise a «beaucoup à perdre à dissimuler la grande diversité de points de vue sur le projet de loi.» Une diversité qui commence à poindre dans l'espace public, des voix de croyants favorables décidées à se faire entendre s'élèvent et une pétition a été mise en ligne le 28 décembre dernier pour appeler les évêques à respecter la diversité d'opinion des fidèles. Peut-être croient-ils comme Lionel Gentric, que «l'Eglise n'est pas un parti. Elle n'est d'aucune tribu, d'aucun clan, d'aucune faction: elle entend être et elle est vraiment le sacrement visible de l'unité du genre humain.» |
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