08/01/2013 La réunion prévue par Najat Vallaud-Belkacem entre Twitter et les associations a été repoussée, faute de disponibilité d'un responsable du réseau social. Cette rencontre avait été annoncée suite à une avalanche de tweets homophobes, fin décembre. Même pour les ministres français, s'entretenir avec Twitter n'est pas du tout cuit. Aujourd'hui devaient avoir lieu les discussions entre les responsables du réseau social et les associations de lutte contre l'homophobie au ministère du Droits des Femmes. Faute d'interlocuteur de la part du géant du web, cette première réunion de concertation a finalement été repoussée et n'aura pas lieu avant que le ministère ait pu s'entretenir avec un représentant de Twitter. Fin décembre, en réaction à une série de messages homophobes, racistes ou antisémites sur Twitter, Najat Vallaud-Belkacem avait publié une tribune dans le journal Le Monde pour annoncer son intention d'entamer ce lundi 7 janvier un «travail» avec les «acteurs associatifs les plus concernés» afin de mettre en place des «procédures d'alerte et de sécurité». Démarche inter-ministérielle «Une conférence téléphonique» est prévue mercredi entre le ministère et le vice-président de Twitter, Colin Crowell, chargé des politiques publiques de l'entreprise américaine, a indiqué cet après-midi le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'Économie numérique, Fleur Pellerin, désire également s'entretenir avec les responsables de Twitter. «J'ai souhaité avoir une discussion aujourd'hui avec la vice-présidente chargée de la stratégie à l'international et avec la personne qui s'occupe de la stratégie européenne», a déclaré Fleur Pellerin ce matin lors d'une conférence de presse. Nouvelle affaire antisémite Cet entretien téléphonique avec respectivement Katie Stanton et Sinead McSweeney devait avoir lieu en début de soirée, selon son cabinet. Cela se fera «en lien avec les cabinets de Manuel Valls (Intérieur) et de Christiane Taubira (Justice), pour pouvoir évoquer avec eux les problèmes causés par la diffusion sur le réseau de messages pouvant s'apparenter à la haine raciale», a précisé la ministre. Twitter a encore fait parler de lui ce week-end en véhiculant d'autres messages antisémites sous le mot-clé #siJetaisNazi. Ce nouveau dérapage a été une nouvelle fois dénoncé par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) qui a assigné Twitter en justice dès novembre pour contraindre le réseau à lui communiquer, avec l'autorisation du juge, les données permettant d'identifier les auteurs de tweets racistes et antisémites. L'audience de référé (procédure d'urgence) aura lieu demain mardi à 10H00 au Tribunal de Grande Instance de Paris. Un dispositif de signalement? L'association veut également que la justice ordonne à Twitter de mettre en place un dispositif permettant aux utilisateurs de signaler au réseau social les contenus illicites «tombant sous le coup de l'apologie des crimes contre l'humanité et de l'incitation à la haine raciale». Il reviendrait ensuite à la plate-forme de microblogging de supprimer les contenus illicites qui lui ont été signalés, ou de saisir la justice. Selon l'avocat de l'UEJF, Me Stéphane Lilti, un dispositif «embryonnaire» existe sur Twitter mais il n'est "pas adapté au signalement de contenus racistes ou antisémites». |
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