Je me présente : j'ai 22 ans, j'habite chez mes parents dans le Nord de la France et je travaille actuellement dans l'informatique. Ce que je vais vous dire est la stricte vérité, j'ai essayé de vous faire partager mes sentiments et de vous expliquer cette soirée qui fut pour moi l'une des plus importantes de ma vie.
Nous sommes un samedi soir de décembre 2002. Mes parents et moi venons de passer à table, ma soeur étant sortie avec son copain.
Nous discutons de choses et d'autres, notamment des cadeaux de Noel. A la question "Qu'est-ce que tu aimerai pour Noel", je réponds en plaisantant "Un appartement". Mon père répondit "Un appartement ? Tout seul ?". C'est là que tout commença.
La discution vient maintenant à ma vie sentimentale. Ma mère me demande si j'étais déjà sorti avec une fille, si j'en cherchai une, ou bien encore comment je voyais mon avenir. D'un coup je sentis l'angoisse monter en moi, comme à chaque fois que nous abordons ce sujet. Je répondait des choses banales en bafouillant, du style "Ca me m'interesse pas pour le moment". La question fatidique arriva bientôt : "Qu'est-ce qui t'attires chez une fille ?". Là, je sentis mon sang ne faire qu'un tour, et je cherchais en vain une réponse adéquate. "Je sais pas". Je sentais les regards de plus en plus insistants, et ma gorge se nouait. "Quand tu regardes une fille, ça te fais quoi ? Quand tu es dans le métro, tu regardes autour de toi ?". Que répondre ? Les filles ne m'avaient jamais interessé... Bien-sûr je les regardais mais sans plus.
"Et les garçons, ça t'ai déjà arrivé ?" A ce moment là j'ai cru que mon coeur allait exploser et que le sol s'ouvrait sous ma chaise. "Oui". Ce fut les secondes les plus longues de ma vie. Comment allaient-ils réagir ? Comment allais-je répondre aux prochaines questions ? "Tu préfères plus les garçons que les filles ?" Et moi de répondre "Les garçons je crois, mais j'en suis pas sûr". Le sujet étant lancé, et mon esprit s'affolant, je leur décidais de tout expliquer. "Vous voulez que je vous raconte tout ?".
Je ne suis jamais sorti avec une fille, jamais embrassé une fille, jamais touché une fille. Je ne suis pas sûr de savoir où j'en suis, même si j'ai déjà 22 ans. Je sors très peu, j'ai peu d'amis. Ce sentiment ambigü, je le connais depuis le lycée je pense.
Et à mon arrivée à l'université, j'ai éprouvé des sentiments très forts pour un garçon de ma classe. Ce n'était pas de l'amitié, et je peux pas vous dire si c'était de l'amour. Deux ans que ça a duré, deux ans de questions, de recherche et d'angoisse... Au bout de ces deux ans, nos chemins se sont séparés. Lui est parti sur Paris continuer ses études. Le jour où j'ai compris que je le reverrai peut-être plus, et dans un moment de folie passagère je pense, je lui ai envoyé un mail lui expliquant les sentiments que j'éprouvai pour lui. "J'espère que ce que je viens de te dire ne changera en rien notre amitié". "Ne t'inquiète pas, t'es toujours mon pote". Les semaines passèrent, et de moins en moins de nouvelles de lui. Jusqu'au jour où je n'avais plus aucune réponse à mes mails (je n'avais pas d'autres moyens de le contacter). "Ca y est, je l'ai perdu". A ce moment là j'étais toujours en pleine confusion, et la tristesse s'empara de moi. Quelle déception ! Quelle douleur ! Malgrè cela, je ne savais toujours pas (ou peut-être avais-je peur de le savoir) de quel côté me situer.
Pour répondre à ces questions, je cherchais sur Internet des personnes dans le même cas que moi. Après avoir beaucoup discuté, je fis la connaissance d'un garçon qui assumait entièrement son homosexualité. Au bout d'un certain temps, il me demanda si on pouvait se rencontrer. Moi, qui d'habitude n'aurai jamais accepté, répondit par l'affirmative. On s'est vu 2 ou 3 fois, et on discutait longuement. A la 4eme fois, je sentais ses avances de plus en plus préssantes, et l'issue me paraissait claire : il voulait "coucher" avec moi. Encore une fois, mon esprit fonctionna à 100 à l'heure. "Que faire ? Et si c'était pour moi un test, un moyen de savoir qui j'étais vraiment ?". On passa à l'acte. Mon stress et mon angoisse fuent tels que mon plaisir recherché fut totalement anéanti. Cette expérience, qui date d'un peu plus d'un an maintenant, ne m'avais rien apporté, et je doutais toujours de mon orientation. Encore une fois, je laissais mes sentiments bien enfouis au fond de moi.
Ma mère poussa un soupir de soulagement et me caressa la joue. "Ca fait combien de temps tu dis que tu ne sais pas où te situer ?". Le plus loin que remonte mes souvenirs, ces questions d'orientation sexuelle datent de mes années lycées. "Et depuis tout ce temps tu gardes tout ça pour toi ? Tu n'as jamais osé nous le dire ?". Comment parler de ça à ses parents ? Comment trouver le moment, les mots pour dire que leur fils est différent ? Comment savoir leur réaction face à cette nouvelle ? "Tu nous connais pourtant, tu sais bien qu'on aurait compris !" Comment le savoir ? Les histoires que j'ai lue sur le net au sujet de jeunes jetés dehors par leurs parents à cause de leur différence m'ont certainement brouillé l'esprit.
"Nous tout ce qu'on veut c'est ton bonheur, que ce soit avec une fille ou un garçon... Bien-sûr, nous essaierons toujours de t'orienter vers les filles, mais si c'est ton choix, si c'est comme ça que tu trouves le bonheur, on ne peut aller contre..."
Des années de souffrance, des années de questions ont affecté mon comportement. Cette conversation d'une heure et demi ne va certes pas tout régler, mais j'ai franchi un des caps les plus important de ma vie.
Ma vie va-t-elle changer ? Est-ce que je vais sortir plus souvent ? Rencontrer du monde, batir des relations amoureuses ? Je ne sais pas, il me faudra certainement du temps pour m'habituer à cette situation, à peut-être me convaincre qu'inconsciemment j'essaie de revenir dans le "droit chemin".
Je suis (certainement) gay, et c'est une nouvelle vie qui commence.
belle hitoire vecu et celle de l acceptetion des parents 1 des choses principal dans ce cas je trouve J'ai fait mon coming out bien plus tard que toi et je me suis apercu que j'avais perdu de belles années en me posant tant de questions.t'es parents t'aiment ! un pas tres important dans ton processus d'acceptation de toi que celui que tu vient d effectuer, ce qui n et pas le cas de tous,garder tout cela pour toi pendant toutes ces années ! jai connu aussi il te reste plus qu a vivre ta vie pour toi et non par rapport aux autres avec ses aleas ses haut et ses bas mais surtout ses bohnneurs et cela ce vie chaque jours encore bravo!!!
coucou toiiiii en lisant ton histoire je suis dans le meme cas tout ceux que tu as écris je le vis et je sais pas quoi faire mes parents s'en doutent et je ne sais pas quoi faire je pleure j'en peux plus je sais pas si mes parents l'accepteront je sais meme plus quoi faire peut etre que je dois mourir pour que mon esprit repose en paix aide moi tomate guizmo essaye d'enlever le brouillard qui est en moi stpppp merciiiii je t'embrasse simplement et ej suis tres étonné et fier de toi meme si on se connait pas gros bisous :o)
C'est super pour toi de pouvoir parler de tes doutes, tes sentiments incertains et de tes émotions. Et de surcroit avec tes parents car à 22 ans, ce n'est franchement pas évident. Moi j'ai fait mon "coming out" à 25 ans ce n'est pas trop tard mais ça bouffe quand même la vie surtout lorsque tu te poses des questions depuis l'âge de la puberté ! En effet tes parents doivent t'aimer très fort pour raisonner ainsi. Bonne chance dans ton affirmation (Homo ou Hétéro ou Bi, ce n'est pas une tare) car quoi que tu fasses, il ne s'agit que de s'accepter tel qu'on est. Nous ne choisissons pas notre sexualité, l'amour n'a ni sexe, ni couleur, ni âge !
Gros bisous à toi ! Eric et Alexandre.
P.S. : Ecris quand tu veux, nous te répondrons toujours. Il est important de pouvoir dialoguer en toute sérénité et sans tabous. Nous avons 32 et 30 ans et un peu d'expérience de la vie !!!!!!
BRAVO... GENIAL TA CONVERSATION... JE NE POURRAIS JAMAIS MOI G 20ANS JE SUIS BI ET JE SUIS OFFICIELLEMENT AC UNE FILLE DEPUIS 3ANS ET PERSONNE NE COTE MON AUTRE FACE MOI JE ME C BI... TOI DE QUOI REVES TU LA NUIT? ET TU SAURRAS CE QUE TU AIMES ET CE QUE TU RECHERCHES... BON COURAGE... MOI JE SUIS DANS LE PAS DE CALAIS ET TJS A TON ECOUTE...
Un premier pas, mais un pas tres important dans ton processus d'acceptation de toi. J'ai fait ce coming out bien plus tard que toi et je me suis apercu que j'avais perdu de belles années en me posant tant de questions. Je te souhaite maintenant de continuer à avancer.
Bonne chance.
Fred
N'hésite pas à me contacter par mail si tu veux que l'on discute). Profil dispo ici
tu peux dire que tu as des parents qui t'aiment et que cela devrait toujours être comme cela. Par leur réaction et les propos que tu as rapportés ils t'en donnent la preuve. Pour eux l'essentiel c'est que tu sois heureux !