31/01/2013 EN DIRECT. La séance d'examen du projet de loi sur l'ouverture du mariage pour les couples de même sexe reprend à 16H à l'Assemblée. Les députés pourront-ils rattraper le retard accumulé hier sur les passages des orateurs? 02h22 La séance s'achève. Jeudi, l'Assemblée ne parlera pas de mariage pour tous, mais c'est la seule et unique pause avant un débat tous les jours jusqu'au 12 février. TÊTU continuera de vous le faire vivre en live. En attendant, si vous avez manqué ces deux premiers jours, voici une photo qui cartonne sur Twitter en ce moment: 02h00 Christiane Taubira se dit réconfortée qu'à cette heure tardive, l'hémicycle soit si rempli (une cinquantaine de députés encore présents). Elle congratule longuement tous ceux (députés, rapporteurs, présidents de groupe…) qui travaillent sur le dossier. «Madame Elizabeth Guigou en particulier, qui a conduit le débat difficile sur le pacs» «Quand j'entends dire que c'est une revendication minoritaire, je rappelle que souvent dans l'histoire ce sont les minorités qui font avancer le droit.» Elle s'exprime sur la circulaire adressée aux greffiers au sujet de la GPA. «Fillon dit que cette circulaire va faciliter l'acquisition de la nationalité», s'insurge-t-elle. «Mais ce sont des enfants français, pas autre chose! Et vous nous faites des heures sur 11 cas litigieux! Vous avez le droit.» Avec un grand sourire, elle s'exprime sur le cas Bruno Azéro. «Vous étiez impatients! lance-t-elle. Cette position de parlementaires d'Outre-mer est connue depuis des mois au cours d'interviews.» Puis elle change brutalement de ton et, dans un murmure plein d'émotion, compare les mariages interdits des esclaves à celui des couples des couples homosexuels. «On ne peut avoir de rupture républicaine avec les Outre-mers, pas sur les libertés individuelles.» Elle conclut ainsi, très applaudie. 01h48 La discussion générale est close. Bartolone refuse un nouveau (!) rappel au règlement d'Hervé Mariton, qui se sent à nouveau insulté, et donne la parole à Dominique Bertinotti pour la réponse du gouvernement. Elle remercie les députés de gauche pour leur soutien à la loi. Aux députés de droite, elle les invite à prendre conscience du temps perdu à demander un débat, un référendum, à brandir la PMA et la GPA. «Auriez-vous si peu d'arguments à nous opposer sur le mariage aux couples de même sexe? Sur l'adoption?» «Avec vous, il ne fait pas bon appartenir à une famille monoparentale!» lance-t-elle. Elle rend hommage aux propos de Franck Riester, mais attaque Jean-François Copé qui parlait d'«accomodements raisonnables». «Quel mépris pour les homosexuels!» Sur François Fillon qui en appelle au rassemblement: «Les bras m'en tombent! Il a été premier ministre d'un gouvernement qui ne cessait de monter les uns contre les autres.» 01h24 Marcel Rogemont (PS): «Pourquoi parle-t-on d'homosexualité pour justifier des inégalités quand en 1982, la gauche a déclaré que c'étaient des citoyens comme les autres? Je demande l'indifférence de la loi par rapport à l'orientation sexuelle. Elle relève de l'intime. (…) Ne ratons pas ce rendez-vous, nous serons avec vous Christiane (Taubira).» Sur la même ligne, Yann Galut (PS) se dit fier que l'ensemble des parlementaires de gauche participent à cette loi. Il oublie Bruno Azérot… (voir plus bas) Il dénonce le fait que les députés de droite qui veulent une union civile reprennent une proposition de Nicolas Sarkozy restée lettre morte. Il «condamne les glissements idéologiques graves de certains d'entre vous». Anne-Yvonne Le Dain (PS) se félicite que le texte aidera «les jeunes qui découvrent leur sexualité, les adultes qui se cachent encore. On leur dira: va ton chemin! La loi concerne toujours la vie telle qu'elle va.» Philip Coredery clôt la “journée” à 1h45 du matin: «Ça y est, nous y sommes, la France va enfin devenir un pays normal.» Il cite les pays qui ont ouvert le mariage: «C'est devenu une chose banale.» Par contre, «Dans aucun pays du monde n'avons nous entendu une telle violence. Chers collègues, ouvrez-vous au monde! Tentons de lui offrir une image apaisée et grandie de la France. Votons cette loi pour faire avancer le progrès et la justice.» 01h15 Après un nouveau rappel au règlement d'Hervé Mariton qui dénonce des propos excessifs, Annie Genevard (UMP) se dit persuadée que «cette loi vous fait douter, la preuve, l'incroyable aveu de François Hollande sur la liberté de conscience de nous, les maires. Nous le croyons aussi, le maire est une conscience, et pas seulement une écharpe.» Elle réveille les députés qui s'assoupissaient, en assurant qu'on allait priver de précieux parents de sexe opposé. «Ce n'est pas parce que vous avez le pouvoir de légiférer sur tout que vous devez le faire.» 00h53 L'UMP Marie-Louise Fort cite avec gournmandise «la philosophe Sylviane Agacinski, qui dit que la gauche s'est fourvoyée en liant union des homosexuels et parentalité. Vous ouvrez la boîte de Pandore vers la GPA! A-t-on le droit de violer les consciences?» Stéphane Travert (PS): «Quand l'outrance, l'insulte, la stigmatisation vient entraver la liberté dans la société, nous devons nous élever. Je suis élu de la Manche, j'atteste que ce débat n'est pas seulement urbain. Le monde rural doit aussi sentir que l'amour de son prochain concerne tous. De nombreux couples homosexuels vivent dans des petites villes, il faut leur montrer que l'Etat les reconnaît aussi.» Il fustige des arguments «du passé», alors que «ce projet a été porté par une majorité de Français. Vive la République!» Cécile Untermaier (PS): «Si ce texte avait été adopté en Angleterre au 19e siècle, peut-être aurait-il évité qu'Oscar Wilde écrive ces mots déchirants dans Le portrait de Dorian Gray: “Mieux vaut ne pas différer de ses compagnons”.» 00h40 Le socialiste Bernard Lesterlin a sondé sa circonscription, tous ou presque sont pour le mariage pour tous. Il traite Wauquiez d'arrogant. «Des enfants de couples homosexuels, il y en a, ils sont même nombreux. C'est pour ces enfants-là que j'ai envie de me battre.» «Il est si rare de parler d'amour dans cet hémicycle, ne gâchons pas notre plaisir!» Catherine Quéré (PS), après avoir rappelé la devise de la France au fronton des mairies: «Oui, le texte sur le mariage pour tous accentue la fraternité.» «Il est des moments parlementaires où la mauvaise foi et les réflexes politiciens doivent être mis de côté. Je serai très fière de voter cette loi.» 00h26 Hervé Mariton fait un énième rappel au règlement après le discours de Sylviane Alaux: «La manière dont vous traitez la question, cette manière «C'est sa dignité d'avoir exposé ce qu'elle a exposé, mais ça relève de la vie privée». «On est loins d'un rappel au règlement» s'épuise Bartolone. Gosselin renchérit, Bartolone se sent obligé de défendre Sylviane Alaux: «Chacun est libre de se nourrir de sa propre expérience.» Il est applaudi à gauche. Du coup, Olivier Dussopt ajoute: «Les mots d'une mère qui dit à la tribune que son fils peut souffrir d'homophobie, ça mérite mieux qu'un petit rappel au règlement.» Rappel au règlement de Patrick Bloche, enfin: «Il n'y a pas de communauté homosexuelle. Vous nous imaginez parler de certains comme d'une communauté hétérosexuelle?» 00h26 Sylviane Alaux (PS): «Au propos honteux qu'on a entendu depuis des semaines, j'oppose l'idée que les homosexuels ne sont pas hors de la société». Elle fait son coming out de maman d'homo: «Mon fils vit avec celui qu'il aime, il reste mon fils. J'exprime ce témoignage personnel pour vous dire comme vos propos peuvent faire du mal.» Elle parle des «insultes qui (lui) sont faites en tant que mère.» «Les homosexuels ne sont pas moins aptes à faire famille que les moralistes qui prétendent en avoir la science. (…) Il est temps que la représentation nationale s'honore en votant ce texte qui honore nos valeurs républicaines.» 00h20 Hervé Morin (UDI): «Un monde nouveau émerge, et ce monde nouveau mérite des réponses nouvelles. Aujourd'hui, on assume plutôt sereinement son homosexualité en France.» Il est favorable à «l'union pour tous». Mais «l'égalité des droits, ce n'est pas l'uniformité. A des situations différentes, la loi peut et doit être différente.» Il revient sur la définition du mariage, qui n'est que «l'union d'un homme et d'une femme». Il accuse le gouvernement d'utiliser ce sujet comme «marqueur idéologique au moment où vous êtes en difficulté». Bref, il prône un contrat d'union civile plus avancé que le pacs. En revanche, il se redit favorable à l'adoption pour tous les couples. 00h Chantal Guittet (PS) cite Sébastien Lifshitz, et son superbe film Les Invisibles. «Ce combat que nous menons, c'est un combat pour l'égale dignité des êtres humains» ajoute-t-elle. «Le mariage pour tous est un massage fort de tolérance» (sic) Sandrine Hurel (PS aussi): «Le projet que nous défendons, c'est l'égalité des gens, l'égalité des couples, l'égalité des droits. Les enfants des couples homoparentaux doivent bénéficier des mêmes droits, c'est ainsi qu'on les intégrera. Réfuter un tel texte, c'est réfuter l'égalité devant la droit de tous les citoyens.» «Nous sommes fiers d'être une fois de plus du bon côté de l'histoire», conclut-elle. Elisabeth Pochon, députée PS de Seine-Saint-Denis: «Au nom de quels principes dirons-nous à un enfant qu'il n'a pas le droit d'être avec ce parent-là?» «Si Dame Nature est si importante, pourquoi l'Etat aide-t-il des couples stériles à avoir un enfant? Il est donc admis un droit hypothétique à l'enfant, en dehors de toute procréation naturelle.» Pendant ce temps, les «mots-dièse» #DirectAN et #mariagepourtous sont dans les Tendances France de Twitter. Mais malgré cette preuve d'intérêt, LCP ne diffuse les débats que sur internet… 23h54 Patrick Ollier (UMP) se défend d'être homophobe, et «récuse ces accusations, qui sont fausses». «En définitive vous êtes des méchants!» lance-t-il à l'encontre de la majorité, «insultante pour nous». Des rires fusent. Sur Twitter aussi. Après avoir grondé Taubira et sa circulaire GPA, il appelle au référendum et prétend que c'est possible: «C'est toujours le président de la République qui décide.» S'il n'est pas invalidé par le conseil constitutionnel… 23h36 On s'engage sur quelques députées socialistes ou apparentées qui défendent le projet. La députée du Gard Françoise Dumas cite Montesquieu: «L'amour de la démocratie, c'est celui de l'égalité». Danièle Hoffman-Rispal: «La haine n'a pas sa place dans ce débat.» Elle s'adresse à la droite: «Je ne vous ai pas entendu lutter contre l'homophobie, alors que j'ai reçu des courriers choquants et irrespectueux, de gens qui se disaient pourtant “pas homophobes mais”…» Elle s'enflamme: «Vous pensez donc que l'hétérosexuel est un gage de moralité?» Et termine par Alfred de Musset: «On ne badine pas avec l'amour.» Edith Gueugneau a quitté le PS, mais elle reste apparentée à son groupe et se dit tout de même «heureuse de défendre ce texte». Les parcours des familles homoparentales «ne peuvent laisser indifférents», même si, rappelle-t-elle encore, la plupart des députés n'ont pas assisté aux auditions. «Ces familles existent, c'est la réalité». 23H32 Philippe Houillon (UMP) renquille sur le besoin d'un référendum: «Vous avez peur de demander au peuple», menace-t-il: «Les Français sont peu enthousiastes sur le mariage, ils vont réfléchir sur l'adoption et vous-mêmes vous hésitez sur la PMA.» «Dites-nous une fois pour toutes vos intentions, alllez-vous oui ou non instaurer la PMA pour les femmes homosexuelles? Et au nom de quoi refuserez-vous les mêmes droits aux homosexuels masculins?» On revient sur la prétendue pente glissante de la PMA à la GPA… 23H24 La socialiste François Dubois rappelle que la famille est plurielle. «Arrêtez l'hypocrisie, et regardez devant vous!» La députée rappelle l'absence de droit du parent social. «C'est faux!» assure Hervé Mariton. «L'attitude de l'opposition est inquiétante car elle crée un malaise, continue-t-elle. Il serait temps de tenir un discours positif, bienveillant et non méfiant.» L'opposition pratique l'intimidation sur la députée. La majorité l'applaudit. 23H19 Sophie Dion (UMP) a rejoint l'estrade. «C'est un sujet qui touche à l'intime.» Elle attaque sur la division que crée le projet de loi, et l'absence de débat pour aboutir à un consensus national. La députée ressort l'argument de la marchandisation des corps. «Il faut du recul, de la sagesse, de la serennité.» «Pour l'avenir de nos enfants, je demande le report de l'examen du texte.» La colère gronde au PS. 23H10 Le socialiste Jean-Yves Le Bouillonnec est au perchoir. Il rappelle qu'avec le divorce, on est revenu au consentement, et c'est là la grande exigence de la loi de mariage. «Il a fallu 250 après la révolution pour que les enfants adultérins soient serrés dans nos bras républicains, et je trouve scandaleux que la République ait autant manqué à ses enfants.» Le député est habité: «C'est incroyable cette frilosité de la République à propager ses valeurs dans le monde sans pour autant être capable de mettre en oeuvre, sur son territoire, l'affirmation des liberté et de l'égalité.» «Je suis du côté de l'espérance, d'une espérance conquise, lucide. Je veux partager avec vous cette nouvelle étape de progrès.» 23H02 Rappel au règlement de la part du PS. La présidente de la commission des affaires sociales cite Henri Guaino qui a selon elle «choqué les enfants issus du don de gamètes.» Elle prétend parler pour les 50 000 personnes conçues avec des dons de gamètes dans les couples hétérosexuels. «Mes filles sont les filles des deux parents qui les ont élevés avec amour» Laurent Wauquiez lui répond: «votre comportement est indigne d'une présidente de commission, mais reflète l'attitude de la majorité dans ce débat. Je ne tolèrerai pas que l'on nous traite d'intolérants.» Philippe Gosselin renchérit. L'ambiance est survoltée Claude Bartolone coupe court à ces digressions et appelle au calme. 22H56 Reprise de séance. C'est au tour d'Yves Nicolin (UMP) de parler pendant 5 minutes. Il raconte un peu sa vie, ses trois enfants, dont un adopté et de son engagement auprès des enfants orphelins... «Un enfant abandonné est un accident de la vie, comme élevé par un célibataire.» «L'adoption permet à l'enfant de trouver un remède à un accident de la vie. Un couple homosexuel serait pour ces enfants une double peine, alors que d'autres auront eu droit à un père et une mère.» Pour cette raison, ces enfants pourront faire des procès à l'Etat selon son raisonnement. 22H35 «Rares sont les moments où le legislateur peut se confronter d'aussi près à la devise de son pays. Cette égalité n'est pas qu'affaire de symbole, elle ne se négocie pas» affirme Nicolas Bays, député PS. «Savez-vous ce qu'endurent des milliers de lesbiennes et de gays quand ils entendent qu'ils vont détruire les institutions de la société?» Tollé sur les bancs de la droite, applaudissement à gauche. «Demain, mesdames messieurs les parlementaires, vous irez peut-être au mariage de vos enfants homosexuels. Arriverez vous à regarder vos petits enfants dans les yeux, lui direz vous que vous auriez préféré qu'il n'existe pas?» Forcément, Hervé Mariton en appelle au règlement: «le seul fait de s'opposer au texte pourrait être considérer une partie de nos concitoyens comme anormaux!» Pour lui, s'opposer au projet de loi n'a rien d'homophobe, et il réfute l'argumentation du PS allant en ce sens, la déclarant «anti-démocratique.»Il demande une suspension de séance de 10 min. François de Rugy accuse la droite de terrorisme intellectuel depuis le début du débat. «S'il y a une suspension de séance j'espère surtout que ça va vous permettre d'aller vous calmer!» La droite reprend le micro, menace de répondre si la majorité continue avec ses «propos insultants.» La séance est interrompue pour 5 min. 22h27 Une femme blonde bien coiffée et un peu replète arrive au perchoir. Catherine Vautrin, députée UMP, estime que le projet de loi fait de la parenté « une posture de la volonté.» Rebelote sur la circulaire, qu'elle appelle à retirer, pour ne pas créer d'amalgames. «Généraliser la PMA, c'est créer juridiquement un droit à l'enfant, et nier le droit de l'enfant.» «Faux-sujet!» crie la majorité. Pour elle, le projet de loi change le droit des hétérosexuels et de celles et ceux qui sont attachés au mariage. Elle défend donc l'amendement qu'elle a déposé pour une union/alliance civile. Rappel du règlement de M.le député Poisson: «Je voudrais seulement rappeler que tous les membres de l'hémicycle ont le droit de changer d'avis dans ce débat.» 22H18 Elizabeth Guigou prend la parole sous les quolibets de l'opposition et commence par pousser un coup de gueule «contre les travestissements, les amalgames, l'hypocrisie» dans le débat. «Je pensais que les leçons du pacs avaient été retenues.» Elle dénonce les propos de François Fillon «intolérables de la part d'un ancien ministre.» La droite se moque, Claude Bartolone interpelle Hervé Mariton pour qu'Elizabeth Guigou puisse continuer. « Il faut savoir regarder la réalité douloureuse de ces couples, où seul un parent a un lien biologique avec l'enfant.» Au nom du droit a l'enfant, elle souhaite permettre la permanence du lien entre ces enfants et leurs parents. Elle attend toutefois de «voir ce qu'il y aura dans les livrets de famille», pour ne pas que la différence des sexes disparaisse. L'opposition: «Enfin!» Elle termine sur un hommage à Christiane Taubira et Erwann Binet, le rapporteur de la loi. 22H12 Claude Greff arrive au perchoir dans une ambiance éléctrique: «Vous refusez le débat avec les Français, vous divisez la France et cataloguez les français, les pour et les contre, les tolérants et les homophobes, les progressistes et les conservateurs.» Elle réaffirme la complémentarité homme-femme du mariage civil, de la nécessité père-mère pour l'enfant. «Vous donnerez à ces enfants un parent anonyme.» Au texte «mal-conçu, insincère et clivant» elle préferera une alliance civile. 22H04 «Je crois que ce texte est salvateur pour notre société. Salvateur parce que nous renforçons la famille, et le droit des enfants.» Le député socialiste Olivier Assaf croit au projet de loi, en la sécurité pour les homosexuels, et en sa portée pour la lutte contre l'homophobie: «Le temps du triangle rose est terminé.» «Enfin, crie l'opposition, c'est honteux!». Hervé Mariton fulmine. Olivier Assaf leur rappelle que bon nombre de leurs prédécesseurs étaient contre la dépénalisation de l'homosexualité, et souhaite l'émotion de célébrer un mariage homosexuel à tous les maires de l'hémicyle. M. Mariton rappelle au règlement «Le propos de notre collègue était inacceptable. M. le Président, nous insisterons sans relâche pour la dignité de nos débats. Nous condamnons l'homophobie et les actes inqualifiables qui ont été commis par le régime nazi mais il n'est pas acceptable que vous alliez porter à notre encontre des critiques de cette nature là.» Vive émotion des deux côtés de l'Assemblée et une remarque assez juste de Corrinne Narassiguin: 21H55 Au perchoir, Olivier Dassault se demande d'où vient la passion de la gauche pour le mariage. «Madame la Ministre, repoussez ce texte.» 21h45 Reprise de la séance dans une assemblée dépeuplée. La parole est à Marie-Jo Zimmermann (UMP) contre le projet de loi. Pendant ce temps, Corrinne Narassiguin révèle sur Twitter un amendement déposé par Hervé Mariton qui rendrait la loi expérimentale pour une durée de 5 ans. 20H15 La séance est levée, reprise à 21H45 20H00 Après l'intervention de François Fillon, de nombreux députés ont quitté l'Assemblée, comme le remarque le député Stéphane Travert: Au perchoir, Nathalie Kosciusko-Morizet défend l'union civile qu'elle propose «même droits, même reconnaissance, mais sans bousculer les principes de la filiation.» Elle argumente sur la quête des origines et croit à la réponse allemande, qui autorise l'adoption simple par l'autre partenaire, dès lors que le parent biologique lui cède une partie de ces droits parentaux. «Ce texte part bien mais finit mal.» conclut-elle sous les applaudissements de l'opposition. 19h42 François Fillon cite des propos de François Hollande sur la fonction présidentielle. «Il n'y a pas de consensus.» «Est-il nécessaire de dire que l'on peut être contre le mariage pour tous et combattre l'homophobie, qui est une injure à la dignité?» Il évoque «une violence malsaine» sur les réseaux sociaux, anti-cléricale ou homophobes. Fillon alerte le gouvernement: «attention, nous sommes en crise!». Il rappelle la «liberté de conscience» utilisée par Hollande lors du Congrès des maires de France. «Je ne m'érige pas en juge, je ne doute pas des capacités d'affection d'un couple d'homosexuel» rassure-t-il. L'ancien premier ministre estime que les slogans pro-égalité oublient le droit de l'enfant. «Au nom de l'égalité, le gouvernement ouvre une boite de pandorre, car derrière le mariage pour tous il y a le droit à l'enfant pour tous et par tous les moyens.» Il rappelle qu'en 1999 le Pacs était défendu comme le projet ultime de l'égalité. Rires goguenards dans l'opposition. «En disant non au mariage pour tous, l'opposition ne dit pas non à des politiques legislatives ciblées.» François Fillon réaffirme un éventuel retour sur la loi en cas d'alternance. «Nous réécrirons la loi» 19H35 Annick Lepetit (PS) accuse l'opposition d'être dans la caricature et l'amalgame. Vives réactions de la droite.«Au fond, ce qui vous dérange, c'est d'accorder les mêmes droits aux couples homosexuels qu'aux couples hétérosexuels.» «Le train de l'Histoire va passer...» - «dérailler oui!» retoque l'opposition «sans que vous ne puissiez rien faire pour l'arrêter!» 19H22 Jean-François Copé, président de l'UMP qui avait appelé à manifester contre le projet de loi, le 13 janvier dernier, revient sur le «changement de civilisation» évoqué par Christiane Taubira. «Ce mariage est mal nommé. Le mariage existant est déjà un mariage pour tous, simplement on ne peut pas se marier avec n'importe qui. Ni avec un mineur, ni avec sa mère, son père, sa soeur.» Tollé à gauche. Il affirme que le texte crée une «chimère de la filiation», qui entendrait faire croire à un enfant qu'il est né de deux hommes ou deux femmes. «L'impératif d'égalité ne doit pas passer par la transformation radicale de nos institutions sociales!» «Oui, accompagnons les familles, mais de grâce, commençons par défendre l'intérêt de l'enfant avant nos désirs d'adulte.» Applaudissement mollasson du groupe UMP. 19H16 C'est au tour d'un autre fervent défenseur du texte, socialiste cette fois, Olivier Dussopt, d'être entendu par les députés. Il rend hommage à ceux qui se sont battus pour la dépénalisation de l'homosexualité, le Pacs, et à ceux qui attendent ce texte impatiemment. «Nous avons le devoir impératif de veiller sur eux, de les protéger.» Il réaffirme la fierté procurée par le vote de cette loi. «La société ne nous a pas attendu, et ne nous attendra pas. Ces familles existent, ces couples existent, et le projet de loi n'invente rien.» Pour celles et ceux qui s'opposent au texte, Olivier Dussopt répond « Vous avez perdu, parce que pas un mot, pas une insulte ne pourra écorner l'amour que les couples homosexuels ne portent, ni même l'amour qu'ils portent à leurs enfants.» 19H10 Yves Jego, vice président de l'UDI est au perchoir. Pour le texte, il regrette la confusion entre le mariage religieux et le mariage civil, et la circulaire qui détourne le débat. «N'oublions pas que le droit des enfants, auxquels nous sommes tous attachés, passe d'abord par le droit des parents.» Pour lui, ce texte donne au mariage plus de force et de puissance. «N'ayons pas peur d'offrir plus de protection à celles et ceux qui en ont si cruellement manqué.» «Oui, en mon âme et conscience, je voterai ce texte.» 19H00 Franck Riester est applaudi par son groupe parlementaire alors qu'il s'avance vers le perchoir. Il remercie Christian Jacob de laisser la liberté de vote à ses députés et demande à Christiane Taubira de retirer la circulaire. L'un des seuls pro-mariage de l'opposition commence son plaidoyer: «Ouvrir le mariage civil aux couples de même sexe, c'est ouvrir un nouveau territoire de liberté. C'est aussi une nouvelle étape vers la reconnaissance pleine et entière de l'homosexualité.» Des «très bien» jaillissent à gauche. « Plusieurs conceptions du mariage coexistent dans notre république laïque. Pourquoi ne pas créer une alliance civile? Au nom de l'égalité. » La droite regarde ailleurs. «Les valeurs portées par l'institution du mariage sont par essence des valeurs familiales. Ce n'est pas moins de familles, mais plus de familles! La droite anglaise va voter une loi similaire.» «Loin de porter atteinte au droit de l'enfant, j'affirme que ce texte le renforce. Dans ce texte, les droits de l'enfants ne sont pas menacés. Sauf a affirmer qu'un couple homosexuel ne serait pas capable d'élever un enfant.» A droite, on commence à renier son collègue: «C'est pas le sujet». Riester continue «Les homosexuels et leurs familles n'attendent ni privilèges, ni statut d'exception, ils souhaitent seulement être des citoyens comme les autres. Ce texte est l'affirmation d'une promesse républicaine. C'est pourquoi je le voterai» Benoit Apparu et trois quatre autres députés UMP applaudissent, dont Nathalie Kosciusko-Morizet. Les députés de gauche s'étonnent et saluent le courage du député: 18H54 Patrick Bloche (PS) se demande «comment ne pas se réjouir que des adolescents puissent dire leur homosexualité à leurs parents? Comment ne pas prendre la pleine mesure de l'évolution des modes de vie familiaux?» 18H41 Daniel Fasquelle, le député UMP qui a favorisé la médiatisation autour de la circulaire Taubira, est monté au perchoir pour exiger le retrait de la circulaire. 18H45 Bruno Azerot, député de l'Outre-Mer de la gauche démocrate et républicaine évoque une «fracture morale». Il y a selon lui un «risque de rupture de pacte républicain. «L'homosexualité relève de la sphère privée. Le mariage relève de la sphère publique, en ce qu'il bouleverse la norme établie.» Bruno Azerot se demande si la famille, «pivot de la société» pourrait exploser. «Moi, issu d'un peuple opprimé, où le mariage fut une conquête de l'égalité, et j'affirme le droit à l'égalité dans la différence, et non dans le même, le semblable, l'unique.» La droite l'applaudit, la gauche attend que ça passe, gênée. 18H41 Daniel Fasquelle, le député UMP qui a favorisé la médiatisation autour de la circulaire Taubira, est monté au perchoir pour exiger le retrait de la circulaire. 18H11 Reprise contestée autour de la circulaire Taubira. La GPA est définitivement le sujet du jour. Laurent Wauquiez brandit le texte, sous les regards incompréhensifs de la majorité. Laurent Wauquiez et Christian Jacob exigent le retrait de la circulaire, pour éviter le «tourisme reproductif» et la reconnaissance de la GPA à l'étranger, cynique selon Jacob qui accuse la majorité de «penser que les femmes des pays étrangers valent moins que les femmes françaises.» 17H56 La motion est rejetée par 184 voix pour et 298 voix contre. La séance est suspendue pour cinq minutes. 17H48 Noël Mamère a la parole pour EELV «Vous défendez une France frileuse, intolérante. D'autre part M. Wauquiez, vous nous parlez de référendum. Pourquoi avoir refusé un référendum sur les retraites? Sur le traité de Lisbonne?» Il dénonce l'instrumentalisation de la circulaire Taubira «Les enfants doivent-ils être victimes des choix de leur parents? Non. Ça ce n'est pas le droit à l'enfant, c'est le droit de l'enfant, et nous sommes fiers d'appartenir à cette majorité.» La gauche applaudit. Alain Tourret, radical de gauche dénonce la «démocratie de l'émotion, qui n'a pas à se substituer au vote rationnel de notre assemblée.» Puis c'est au tour de Marie-George Buffet (PC) «Il n'y a pas de face cachée à la loi». «Ayez le courage de vous attaquer aux articles de la loi, pour que nous puissions discuter de vos amendements.» Applaudissements et huées. 17H42 Le député UMP Jean-Dominique Poisson intervient pour énoncer les motifs du vote de la «motion excellement présentée par mon collègue Laurent Wauquiez.» La majorité se marre. Il rappelle que si le référendum correspond à une demande nationale, il peut être envisagé. L'UDI, J-C Fromantin annonce qu'ils voteront également pour cette motion référendaire. 17H29 Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois, a pris la parole. Plusieurs députés de la majorité se sont levés, ils l'empêchent de parler. Claude Bartolone n'arrive pas à ramener le calme dans l'hémicyle. «Nous sommes fiers de nos convictions, fiers de l'élection de François Hollande, fiers de Christiane Taubira. Nous avons peur? Mais qui ici agite les peurs? Vous passez votre temps à nous parler de vos craintes, de vos fantasmes. Cette majorité ne veut pas de la GPA et il n'y aura pas de GPA!» L'opposition a l'air à bout: «Rigolo!» La majorité applaudit: Bravo à mon président @jjurvoas de rappeler que nous sommes fiers de cette loi #mariagepourtous. #DirectAN — PIETRASANTA (@S_PIETRASANTA) January 30, 2013 Jean-Jacques Urvoas rappelle que Jacques Toutbon avait refusé le référendum sur les questions sociales, «de peur de remettre en cause les principes fondamentaux du conseil constitutionnel. Cela ferait courir un grand risque à nos institutions, et à la liberté.» Il termine en mettant Laurent Wauquiez face à ses contradictions en citant un livre qu'il a co-écrit avec Odile Jacob, dans lequel il répond «Non» à un référendum sur les questions de société. Standing ovation de la majorité. #DirectAN @jjurvoas donne une leçon de droit à l'opposition qui est assommée, amnésique de ses réformes sur le référendum #mariagepourtous Urvoas ridiculise Wauquiez, rouge de honte #DirectAN #mariagepourtous #EELV |
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