05/02/2013 DANS LE VESTIAIRE DES FILLES. De passage au stade Pierre-de-Coubertin pour rencontrer Amélie Mauresmo et son équipe de Fed Cup, Valérie Fourneyron a répondu aux questions de TÊTUE sur le sport féminin, sa médiatisation trop faible et même Megan Rapinoe! La ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative Valérie Fourneyron a décidé de rendre une petite visite à l'Open GDF Suez, au stade Pierre-de-Coubertin à Paris, en cette fin de semaine, histoire de voir un peu de tennis mais aussi de rencontrer Amélie Mauresmo et de faire connaissance avec l'équipe de France de Fed Cup au grand complet. Dans un coin du village VIP du tournoi, là où quelques minutes plus tôt, Pauline Parmentier avait soufflé les bougies de son 27e anniversaire, la ministre avait visiblement très envie de parler sport féminin. Ça tombait bien, nous aussi. «Quand on gagne un tournoi du Grand Chelem, que ce soit un tournoi masculin ou féminin, cela doit être récompensé de la même façon». Non, parce que bon, quand même... Madame la ministre, pardon, hein, mais le sport féminin, globalement, les médias n'en parlent pas des masses, vous êtes d'accord? «Non, on n'en parle pas assez, a - forcément! - confirmé Valérie Fourneyron. Et je suis venue ici aussi pour ça.» «Ça», c'est insister, a-t-elle détaillé, sur la place des femmes dans les clubs, les fédérations et les retransmissions télévisées, mais aussi sur l'importance de la pratique féminine sportive «santé». Une cause qui tient également à cœur de la directrice du tournoi, Amélie Mauresmo par ailleurs marraine de l'Institut Curie. «Le sport plutôt qu'une longue liste de médicaments, a précisé la ministre. Ici, à Coubertin, il y a eu une action menée et soutenue par Amélie Mauresmo autour des femmes qui ont eu un cancer du sein et qui peuvent, par l'activité physique, voir leur risque de récidive de ce cancer diminuer». «Hommes et femmes doivent être récompensés de la même façon» À propos d'Amélie Mauresmo, toujours, Valérie Fourneyron a également profité de l'occasion pour souligner son «extrême satisfaction» face au choix de la Fédération française de tennis de confier le capitanat de l'équipe de France de Fed Cup à l'ancienne n°1 mondiale. «Je lui avais d'ailleurs passé un petit coup de téléphone à l'époque, a-t-elle précisé. Et j'encourage toutes les directions techniques nationales, tous les dirigeants de nos fédérations sportives à aller plus loin sur la place des femmes». Et d'annoncer qu'elle commencerait par agir de l'intérieur: «Dans nos établissements jeunesse et sport, moins de 20% sont dirigés par des femmes. Désormais, dans toutes les nominations que je ferai, il y aura la parité.» Une parité qui ne s'applique toutefois pas tout à fait à son cabinet ministériel... En ayant, comme ça à portée de voix, la ministre des Sports, TÊTUE ne pouvait pas ne pas lui demander de revenir sur les protestations virulentes de certains joueurs de tennis -remember Gilles Simon and co lors du dernier tournoi de Wimbledon? - émises au sujet de l'égalité de dotations entre hommes et femmes, notamment dans les tournois du Grand Chelem. «Je regrette ce type de propos, a affirmé Valérie Fourneyron. Car on a besoin d'avoir l'égalité des droits dans tous les secteurs. Et ce n'est pas simplement le nombre de spectateurs ou les valeurs marchandes qui doivent être honorées, mais la performance sportive. Quand on gagne un tournoi du Grand Chelem, que ce soit un tournoi masculin ou féminin, il s'agit de la même performance sportive, et elle doit être récompensée de la même façon». La Une de L'Équipe «de mauvais goût»? Engagée en ce moment dans un combat aux côtés de Najat Vallaud-Belkacem et Aurélie Filippetti pour que davantage de place soit accordée aux compétitions féminines dans les retransmissions télévisées («Aujourd'hui, 13% simplement des compétitions sportives retransmises sont des compétitions qui concernent les femmes», souligne-t-elle), Valérie Fourneyron veut par exemple faire évoluer le décret Télévision sans frontière (TSF) «qui liste l'ensemble des compétitions sportives qui doivent obligatoirement être proposées en clair par les médias». Et de poursuivre: «Je crois que beaucoup de fédérations ont commencé à comprendre que le sport féminin avait toute sa place et leur permettait aussi d'avoir collectivement une image de dynamisme et d'excellence sportive qui leur sert dans leur développement.» Interrogée sur le fait que la venue de la footballeuse vedette américaine - et ouvertement lesbienne - Megan Rapinoe à l'OL ait ainsi eu davantage de retombées à l'étranger qu'en France, la ministre des Sports a lancé, sourire aux lèvres: «Cela m'inspire que les médias français ont aussi besoin de progresser là-dessus, donc aidez-nous!» Et... qui dit média français et sport dit forcément L'Équipe. TÊTUE n'a donc pu résister à l'envie de rebondir sur la Une du quotidien de jeudi (voir ici et ci-dessus), où une photo montrant Amélie Mauresmo et Marion Bartoli tout sourire était surmontée d'un immense «Elles se sont dit oui!». Une qui faisait allusion au retour de Bartoli en équipe de France, en un clin d'œil aux débats actuels à l'Assemblée nationale qui a divisé même au sein des pro-mariage pour tous et que la ministre n'a visiblement que peu apprécié. «Je n'ai pas très envie de commenter une Une qui me semble de mauvais goût...», a ainsi conclu Valérie Fourneyron. Et vous, elle vous inspire quoi, cette Une? |
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