Je vous ai raconté, il y a pas longtemps, la chaude aventure qui m?était arrivée au sauna?( Merci à tous ceux qui l?ont lue, appréciée et qui me l?ont dit, avec beaucoup de chaleur). Ce sauna nous y allions, mon mec et moi.
Ce n?était pas mon mec, c?était mon « mari ». Jamais je ne me suis senti faire un, corps et âme, avec un garçon comme avec celui-là. Il était la fin de mon chemin errant, la lumière de ma nuit, ma pierre d?angle, ma clé de voute, mon souffle et mes battements de c?ur. Je lui ai donné tout ce que j?avais à donner, sans rien compter, sans rien garder. Je lui avais donné tout mon être. Pour tout le temps qu?il me resterait à vivre.
Nous allions, dans nos débuts, passer des soirées dans ce sauna. Je me souviens de nous, enlacés dans la piscine, caresses, baisers profonds, nos sexes tendus par l?envie d?aller plus loin, plus profond, en l?autre et dans ce conte de fées.
Je me souviens encore de ses yeux noirs, chauds et brumeux, un peu trop brillants et de son sourire en coin, quand, me prenant par la main, il me disait : « Viens ! », et nous conduisait dans une cabine, où, bien plus fort qu?à la maison, nous nous livrions a des assauts amoureux où nous étions Nous, L?un dans l?autre, l?autre dans l?un. Que j?ai aimé ces moments ! Nos mains voyageaient, nos doigts couraient, nos langues visitaient, nos souffles se mélangeaient. Nos sexes s?offraient et prenaient, tour à tour, fiers et sans retenue, sans peur ni latex, trouvant dans le corps de l?autre un fourreau où faire chanter l?Amour et faire exulter nos chairs et nos âmes.
Et nous rentrions à la maison pour dormir dans les bras l?un de l?autre. Deux milliers de nuit ont protégé notre tendresse, à l?abri de notre lit. Peau contre peau, ronflement pour ronflement. Caresse pour caresse. Silence pour silence. Angoisse pour angoisse.
A ce moment là, je debauchais à 10h du mat. ça tombait bien, il avait toujours une crise de « chaleur » vers 11h, où il fixait ses yeux troublés par le désir (de moi ou de faire l?amour) dans les miens, lové contre moi et me mordillait l?oreille de sa langue avant de me prendre par la main pour me dire « viens ! » et me conduire à notre chambre où sans aucune pudeur il m?offrait son côté pile, prodigieusement cambré. Une petite fleur rosée en occupait le centre, bien cachée entre ses globes musclés et voluptueux. Je m?y jetais dessus pour me repaître de ce goût à la fois frais et un peu âcre, glissant ma langue du bas de ses reins au dessous de son sexe de fer. Je m?amusais à tourner ma langue tout autour de ce petit coin secret qui semblait vivre de sa propre vie. Tantôt il frémissait, tantôt il s?ouvrait ou se fermait sous la pointe de ma langue. Puis tour à tour, la langue et un doigt, jusquà ce que mes mâchoires et ma nuque n?en puissent plus et que ma salive soit tarie. Il ondulait en gémissant et finissait par me dire : « Ce n?est pas ton doigt que je veux ! ».
Puis il y eut la période où il me poursuivait partout dans la maison comme en proie à une idée fixe en psalmodiant toujours le même mot, inlassablemnt : « trou-de-balle, trou-de-balle? », avec un grand sourire. Alors je le laissais me prendre, fougueusement et puissamment avec toute la force de sa jeunesse.
La table de la cuisine, le canapé, la salle de bains, la chambre, la chaudière, la table de la salle à manger, la rampe d?escalier, l?escabeau, la voiture (roulant et à l?arrêt) , la forêt, le banc du jardin, la douche? Un peu comme un inventaire à la Prévert.
A genoux, debouts, couchés, les jambes relevées par l?accoudoir du canapé ou par le pied du lit, assis, de travers, de dos, de face, à l?envers, à l?endroit.
Pour moi, cela aurait du durer toujours. Cela aurait pu durer toujours.
Puis il y eut ce jour où, enlacés et couverts de sueur, je ne pus m?empêcher de lui re-dire, dans un sanglot de bonheur :
- « Qu?est que je t?aime ?. »
- « . . . »
Le silence lourd et froid m?a répondu. Il s?est glissé dans mes veines et mes artères, dans mon coeur qu?il a glacé un instant.
J?avais changé d?horaire de travail, je débauchais à 14h. Alors, petit à petit, le premier allant devant (figure de style !), d?autres ont épongé ses pulsions, dans le secret, le mensonge et l?oubli de moi.
- « Je suis fatigué, je veux bien un câlin mais je ne suis pas très sexe aujourd?hui ».
Vous dire le plaisir quand vous rentrez à la maison et que vous trouvez votre mari épanoui, les lèvres gercées ou un peu usées dans les coins serait tâche difficile. Ou bien encore, s?endormant dans les caresses, découvrir certain recoin encore ouvert et palpitant de la chaleur d?un autre n?est pas ce que j?ai vécu de plus heureux.
Tout est tombé en lambeaux à partir de là. N?étais-je pas à la hauteur ? C?est la conclusion à laquelle on ne peut manquer d?aboutir. Le premier entraînant le deuxième puis les autres dans une course sans fin avait-il réveillé un volcan inextinguible ? Tout cela conjugué a fait qu?un mois d?hiver de 2005, dans le silence le plus total, sans une explication, sans un regret, sans une excuse, « Nous » a implosé. La veille, tout, le lendemain, plus rien !
Vous me croirez si vous voulez, mais encore aujourd?hui, certains soirs où la solitude est plus prenante, le silence plus profond, l?incompréhension plus totale, le souvenir de sa chaleur plus présent, je m?endors avec la certitude que dans la nuit il sera à nouveau à côté de moi. Jusqu?à entendre sa clé dans la serrure, son pas dans l?escalier.
Ses bras m?entourent, son torse solide épouse mon dos. Et tout à coup je respire, je n?ai plus de poids sur la poitrine. Ma main passe derrière moi, épouse la cambrure de ses reins, caresse ses fesses, ses cuisses, son ventre pour être sûr que c?est bien lui. Je me retourne, lui offre mon épaule, comme tant de fois, et lui demande :
Puis je m?endors, enfin libéré, ma main sur son bas ventre.
Je connais chacune de ses formes, de ses courbes, de ses creux et de ses bosses. Les yeux fermés je le reconnaîtrais entre mille. Au grain de sa peau, à ses poils, à son odeur, à sa chaleur qui resteront gravés dans mon corps, dans mon coeur et dans mon âme pour la nuit des temps.
Au réveil, je suis seul, étonné et vide ! Je suis sûr que ce soir-là il pensait à moi très fort.
Le silence s?est installé, a recouvert nos rires, nos complicités, notre affection, notre plaisir d?être ensemble, nos espoirs et nos projets.
Notre désir d?être a été supplanté par le désir tout simplement. Ce désir qu?on ne peut jamais satisfaire qui fait se succéder les sexes comme des chapelets de saucisses :
« Ce sera tout pour aujourd?hui. Vous en aurez encore demain ? »
Et demain suit aujourd?hui qui suivait hier. Et l?Amour meurt, baffoué, affamé, étouffé, oublié.
Je ne connais plus ce garçon et je me demande même si je l?ai jamais connu. M?a-t-il montré une seule fois qui il était et a-t-il, une seule fois, été vraiment là avec moi ?
Je ne voudrais pas répondre à cette question, j?aurais trop peur de ne pas me tromper.
Et là, aujourd?hui, je sens renaître en moi, le désir d?un regard, d?une peau et d?un sourire qui seraient pour moi. D?un autre que lui?. Jusqu?à ce que lui s?installe dans le fond de mon c?ur comme un vague écho à mon premier vrai cri d?Amour.
Nous sommes au même mois d?hiver que ce premier jour où je ne le vis plus, un an plus tard
continu a nous propulser et a nous emouvoir...c'est si beau et bon! du 13/09/2006
merci pour m'avoir fait voyager dans ces 3 histoires avec ces sentiments si forts et si bien retranscrit.tu me renvois au weekend dernier ou moi aussi j'ai vecu "Une belle histoire ";celle de ces dernieres annees....a quand une 4eme histoire? et encore merci
pour toutes vos réactions...
je tiens à m'excuser devant ceux qui ne cherchent que des images propres à procurer l'amour et l'excitation que nous ne voulons plus affronter au réel par peur, égoïsme, impatience ou lassitude.
j'avais besoin de "fêter" l'anniversaire de cette séparation. bien triste fête. Merci à ceux qui l'ont compris et dommage pour ceux qui n'ont pas encore connu ça.
en réponse à psyco...la confiance, elle était dans ces 2000 jours et nuit où j'ai cherché à le comprendre et en croyant ce qu'il me disait les yeux dans les yeux plutôt que ce que je devinais.
C'est sur que j'étais bête !
Je pense que quand on aime quelqu'un, c'est REELLEMENT pour la vie.
Bravo à ceux qui arrivent à tirer un trait sur + de 5 ans de vie commune, de projets, de câlins, d'inquiétudes, de bonheurs...
à brownyboy... quelque chose de cassé, oui, bien sûr, sa recherche était et est AUTRE, un autre monde assez loin du mien. Je l'aurais accompagné mais il n'a pas voulu que j'en souffre +.
à lolo 83... c'est vrai que c'est pas évident de séparer le sexe du coeur... ils sont trop liés .... le sexe ne permet-il pas d'exprimer à l'autre le désir et l'Amour qu'on a pour lui ? depuis, d'autres ont usé mes côtés pile et face, mais à aucun je n'ai pu offrir mes bras et la comédie de tendresse....
j'espère que ça reviendra.
Je rassure tout le monde... je ne le poursuis pas... je vis sans... sans une partie de moi... pas toujours facile, et j'attends avec impatience celui qui réveillera chez moi l'envie de donner...
qui savent ce qu'est l'amour, aimer et tout donner.A lire ton histoire les larmes perlent sur mes joues je mes ens tellemnt proche de toi de ton histoire .Pendant que d'autres connes se peuvent que te dire des conneries , reste toi meme .. un jour on gagnera .. l'amour sera plus fort et ces lopes seront déchus .
assez émouvante, certes, cependant pour que du jour au lendemain qu'il n'y ai plus rien entre vous qu'il recoit d autres hommes durant ton boulot montre qu'il y avais bien qq chose de brisé entre vous... non??c'est dur mais il faut se refaire...!
style plutôt différent de ce qu'on s'attend à lire ici... Fond attendrissant par la force des sentiments que ton récit dégage. ça fait du bien de pouvoir se dire que ça existe. merci donc. ;-)
Et il t'as fallu un an pour écrire cette connerie ??. He bien mon vieux, tu ferais mieux de te masturber le cerveau, celà t'aiderait certainement à écrire plus vite.