Et le miracle fut. Antoine et moi fûmes connaissance un beau jour de mai, dans une alcôve de l?université, à labri de tous les regards. Il m?avoua qu?il était homosexuel lui aussi, bien qu?il sortît avec la fille la plus laide de l?établissement. Il eût été tout de même surprenant qu?un être aussi séduisant pût s?enticher d?une fille pareille dont le faciès respirait la sottise. Tout s?éclairait. Cette fille n?était qu?un couverture, aussi mauvaise fût-elle.
Il me pria de rester discret quant à ses attirances, de peur de perdre des amis qu?il avait nombreux à la faculté, contrairement à moi qui était un solitaire enhardi. Baignant dans l?extase, amoureux jusqu?à la moelle, je lui promettais tout ce qu?il voulait. Qu?il était dur de m?afficher avec lui en tant que simple ami. Les camarades avaient bien dû remarquer mes regards teintés d?admiration câlinant les formes de son corps.
À l?époque, comme je n?avais d?ambition qu?amoureuse, je faisais un peu fi des études ; par conséquent, mes résultats scolaires se faisaient pitoyables, au grand dam de mes parents, lesquels se demandaient ce que j?avais ces temps-ci.
- Il est tombé amoureux d?une fille, s?amusait à dire mon père naïvement.
Je n?osai rien dire à mes géniteurs, lesquels éprouvaient de l?aversion dès qu?ils entendaient le mot homosexuel. D?ailleurs, c?était le mot « PD » qui sortait le plus souvent du gosier du paternel. Ma mère avait des doutes. J?avais une âme d?artiste propre aux homos, pensait-elle. Et quand elle parlait de fille, elle lisait sur mes traits une indifférence pathétique.
Je découvris le corps de mon copain pour la première fois deux mois après notre rencontre. Ses cuisses et ses fesses étaient aussi lisses et galbées qu?un silex poli et ses poils de velours, lesquels bardaient son petit anus rose, sentaient bon le musc. Je connaissais par c?ur la saveur âcre de son anus, ainsi la forme et la couleur, pour l?avoir suffisamment pourlécher, téter, aspirer. Bien qu?il fût petit, comme une étoile dans l?immense et obscur ciel, il s?ouvrait bien et massait bien mon phallus lors des va-et-vient torrides. Son cul était en harmonie avec tout le reste de son corps. Sa queue, toujours bien dressée, bien épaisse, remplissait bien ma gorge.
Nos ébats sexuels se complétaient de râles que nous taisions difficilement, tant le désir était intense.