D'avril à mai, Pascal et moi avons vécu une relation téléphonique, à la fois très tendre et très romantique.
Il était en vacances chez sa mère à Marne-la-Vallée, et nous nous téléphonions tous les jours. Quand il est rentré en Bretagne à la mi-mai, nous nous sommes vus immédiatement et la complicité qui s'était installée entre nous, s'est vite confirmée et amplifiée...
Je rénove une maison ancienne et je vis donc provisoirement dans une situation un peu précaire, habitant une caravane et une pièce unique amménagée dans une ancienne porcherie. C'est là que nous avons vécu jusqu'en septembre, pour enménager dans le Morbihan, dans la maison de Pascal dont le gros oeuvre se terminait.
Nous avions trois semaines devant nous pour réaliser les peintures, avant le déménagement prévu à la fin de la première semaine d'octobre.
Hormis pendant quelques trop rares moments d'intimité, ces trois semaines ont été un enfer, mon compagnon se montrant exigeant, souvent désagréable et dominé par l'anxiété !...
Mais je l'aime et je passe donc sur à peu près tout...
Il est horrifié parce que pour faciliter le travail de peinture, nous dormons dans le grenier. moi, j'aime que la fraicheur des lieux l'insite à se blotir contre moi, parfois. J'ai aimé lui faire l'amour sur le lit que nous avions acheté ensemble et qui était installé provisoirement sous les ardoises !
Il ne supporte pas de devoir prendre sa douche dans la salle de bain qui n'est pas encore carrelée et qu'il innonde régulièrement, ou de devoir y faire la vaisselle. Entre deux coups de peinture, j'essaie de le rassurer et de lui expliquer que tout cela est provisoire... C'est moi qui réalise les travaux et lui qui semble en souffrir : j'ai un peu de mal à l'accepter, mais il suffit qu'il me regarde de ses grands yeux tendres, comme ce matin pour que je craque. Il est assis sur le bord de la douche, et je sens monter pour lui un désir incontrolable. Je me penche pour l'embrasser. Ses mains jouent sur mes cuisses, ouvrent ma combinaison de peintre et sa bouche accueille mon sexe turgescent...
Il est tendu, fatigué, énervé et notre libido s'en ressent. Il ne me touche plus, j'ai moi, de plus en plus de mal à le toucher... Cette dernière semaine, nous n'avons pas fait l'amour. Je ne tiens plus en place. Ce jeudi, je fais la sieste après le déjeuner. J'en ai besoin, mais je crois aussi que Pascal s'allongera avec moi. Il essaie de se dérober (pour faire la vaisselle). J'insiste, je lui dis que j'ai besoin d'un calin... Il n'est pas dupe et me répond "je sais bien coment ça fini les calins avec toi !...".
Nous prenons un vrai quart d'heure de repos, avant que mes mains ne se lancent à l'assaut de son corps...
Pascal proteste, je suis sur lui et le carresse... Je vois dans son regard et dans son attitude qu'il ne veut pas ; mais j'insiste, le couvrant de petits baisers et de supplications... Il y consent finalement et sa bouche avale mon sexe. Plus exceptionnel, il me laissera sucer le sien et voudra que je continue en lui touchant les gonades, jusqu'à ce qu'il vienne abondamment... Même si son attitude a évolué au cours de cet épisode, j'ai un peu le sentiment de l'avoir "forcé".
Le vendredi soir, nous faisons le trajet de rennes à Marne-la-Vallée avec un camion de 32 m3 ; le samedi soir, nous sommes de retour dans le Morbihan. Pascal laisse ma langue voyager du bas de son dos à ses testicules, mais ne me laissera pas poursuivre mon entreprise... Le dimanche soir, prétextant un mal de dos, il fera chambre à part. Le lundi, s'en sera fini des rêves d'avenir à deux et des projets communs...
Huit mois, après notre rupture, je n'ai toujours pas les clefs qui expliciteraient le comportement de Pascal, sur lequel il n'a pas voulu (ou pas pû ?) s'expliquer. Je l'aime toujours, mais je sais aussi maintenant, qu'il n'est pas celui qu'il me faut : "Au risque de pleurer un peu, si l'on s'est laissé apprivoisé..."
On peut être avec quelqu'un sans l'aimer réelement, on essaie d'aimer l'autre comme s'il était celui qui aller partager notre vie, comme si c'était l'élu et un beau jour on se rends compte de ce qu'on fait, par respect et par fatigue, on ne veut plus de cet amour faussé et non-réciproque:la réalité prends alors le pas sur la simulation, l'histoire se termine: un bien pour l'un un mal pour un bien pour l'autre...